Eco trail Paris le 16 mars 2013

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Eco trail Paris le 16 mars 2013
By Lloc
(English version below)

Article sponsorisé par la Pharmacie Llocienne, petit département zozolandais, pays où l'on bannie la raison, pays des jouisseurs primaires.

Intempéries imposent sagesse, caboches compagnonesques au diapason. La fine équipe, homme grenouille et KiltMan, se rallie au superbe panache de l'homme sage, Juanito pour les intimes. On va tout simplement faire virevolter l'étendard cagouillesque sur ces terres d'hommes pressés, on bannie le chrono de notre language, jouir de la bonne compagnie, ne pas trouver l'escagassage quand les chemins s'annoncent encore longs et tout en boueté. Papotage et rigolade sont nos mamelles, et elles vont nous amener bien sagement au premier ravitaillement (22.7km, 02:33:47, 1081ème). Affluence, normal quand on vient de derrière, paysous, homme habituellement solitaire, complètement chamboulé. Un seul mot d'ordre flotte.

Troupe reconstituée, continuer l'avancée, allure mollusque bien imprégnée, les difficultés vont se pointer et ce jusqu'au kilomètre 65. Point de montagne, mais raideur en belles forêts il existe en bassin Parisien, dés que cela tire un peu, on marche. Economie, économie, en Tour Eiffel on se doit de planter notre étendard. Dans cette portion, certains se tirent déjà les crampes, vache, bien heureux les hommes cagouilles. Aux environ du 35, notre porte parole de la sagesse se doit de gérer, nous ordonne de l'abandonner, mort dans l'âme on s'exécute, le p'tit Kiltman se rassure en se ralliant à l'expèrience de son poto, quoi qu'il arrive, il sera de la fête. Du coup, quand le terrain nous est plus propice, le rythme s'accélère légèrement, mais l'homme aux dix doigts de pieds bien séparés sait nous rappeler à l'ordre et nous ramener à la raison. Deuxième ravito (44km, 05:40:08, 870ème). Que de la flotte ici, on ne s'attarde point trop, le plein, et l'on repart.

La fatigue se pointe, les gambettes s'alourdissent, mais la progression est toujours présente. Portion la plus duraille pour le Kiltman. Temps suspendu, temps disparu, distance floutée, on ne sait plus trop où l'on habite. A partir de là plus aucun rapport, le temps passe, les kilomètres aussi, mais on ne fait plus le lien, c'est un peu déstabilisant, mais à y réflèchir, c'est une bonne option, " no pressure" tatoué sur chaque millimètre de notre peau, c'est rassurant. les parlotes se font plus rares, l'homme kilté s'enferme aussi, pour de longues minutes, dans sa coquille protectrice, à la recherche du pourquoi et du comment. Des réponses, si elles ont existé, elles sont floues, on ne s'en rappelle plus. Pour résultat à cette introspection, on assiste à l'apparition de l'homme monosyllabique, Seul son qui arrive à sortir des lèvres, un "OUAIS !" ferme et définitif, la caboche en rigole encore. Peu après le retour à la réalité, le ciel se met à pleurer pour mieux fêter, mieux arroser les âmes en peine. On s'étanche, et on continue, il fait encore jour (seul repère !). Troisième ravito (54.6km, 07:04:34, 731ème). Le jour se fait la jaquette. Soupe aux vermicelles bienvenue, coureur liquéfié grelotte. Plan "nique la fatigue" mis en place, déconnade à tout va avec tout ce qui passe à notre portée, ça plaît ou pas, on s'en tape, cela permet de se savoir vivant, cela permet de nous réchauffer l'âme, cela permet de na pas se laisser abattre, cela permet de nous persuader à continuer. Phare mis en place, on est encore dans les bois, on repart.

Rallumer la pétrolette devient ardu, ça coince, ça pête, ça bringueballe, ça met du temps à retrouver un rythme à peu prés potable. Dés la sortie du premier ravito, KiltMan n'a point voulu que l'homme grenouille l'informe de l'allure, une seule motiv'action présente, avancer, avancer, jusqu'à l'obsession, peu importe la manière, peu importe le rythme, avancer, on marchera sur la Tour ! En nuit, la progression est moins aisée, la rencontre avec les douces racines et la petite pierraille impose de fréquents trébuchements. L'alimentation passe mal en bouche désséchée, obligation de diluer à l'eau plate. La pluie redouble, c'est le chantier. Déambulation à deux, communauté salvatrice, toujours un pour relancer l'autre, toujours un pour remotiver. Quatrième et dernier ravito (67km, 08:46:53, 632ème). Déconnade, bouillon, saucisson, plein de flotte. Mais il me semble que l'on a pris un peu plus de temps à repartir, pas grave, bordel le bout on va le voir, on est mort, mais on ne peut plus s'arrêter, on y est, vaches, veaux et petits cochons !

Joyeuseté de la pétarade, du coicement à revendre, ça continue. Après une belle descente toujours en chemin, parcours urbain, c'est pas le plus glamour, c'est pas le plus joyeux, mais parcours obligatoire pour une arrivée sous la belle image d'une Tour Eiffel tout en lumière. Du lâcher prise à revendre, il est dur de faire le retour en bitume, en urbanité. Mais nous on est deux, la progression ne se fait pas si mal, escaliers et bosselettes nous permettent de retrouver une marche plus que bienfaisante. Ïle Saint-Germain, lieu de rendez-vous, petit homme pieds nus doit nous y attendre. Aux aguets, mais caboche brouillée. Deux spectateurs, un grand, un petit, ils papotent, ils encouragent. A peine dépassés, le Tilt, homme petit tout en poncho, c'est notre poto ! Arrêt sur le pas (ou deux, ou trois, plus trop de réaction ! ). Bises, clic clac Kodak (c'est pas un sponsor, c'est pour la forme.) Heiiiiinnnnnnnnnnnncchhhhhhhh ! on repart, diantre que la relance, ou non, fût duraille ! Encore 6/7 km, on va courir sur la lune, non sur La Tour ! (76.1km, 10:03:47 654ème) Joie, bonheur, sourire, accolade avec l'homme grenouille, caboche en ébulition. Speaker en interview, un KiltMan ça étonne un peu dans notre païs, ça bredouille, ça raconte n'importe quoi, on sait plus, on ne veut qu'une chose, rire aux larmes, partager notre petite victoire avec les amis !

NB 1 : Merci à Runners.fr, Pascal Silvestre et Fred Brossard pour m'avoir permis d'effectuer cette petite aventure.

NB 2 : Merci à Leslie Slater, Nadia Adell, Céline Virion Candusso, Francine Hervier, Sylvie Pham Van, Sandra Sineux, Pascal Vilain, Juan Runningman, Philippe, Pascal, Marc Torre, L'Bagnard Kikou, pour m'avoir accompagné, pris en photo, permis de passer un excellent séjour sur Paname.

NB 3 : Merci à ma petite famille de m'accompagner dans tous ces instants, je vous aime à la folie, et vous me le rendez bien, plus que bien.

NB 4 : Merci à Olivier Grenier pour ce formidable accompagnement sur presque 80 km.

NB 5 : Merci à tous ceux qui m'ont encouragé, la liste est longue, je vous aime très fort !

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EcoTrail 80K in Paris, France
By Lloc

Bad weather imposes prudence. Our fine team, the FrogMan and KiltMan (Lloc in a running kilt), in the company of Juanito, the wise man. We intend to raise the “all in good time” battle flag of over these lands of hurried men ; we banish the word “time” from our language, indulge in our good companionship to avoid suffering when the path ahead remains long and muddy. Chatting and laughter are the twin motivational wellsprings, and they let us flow reasonably to the first checkpoint ((22.7km, 02:33:47, 1081 place). Oh the crowds, quite normal when you come up through the ranks ; used to running solo in my countryside, completely bewildered. Only one word : water.

The whole gang’s regrouped ; continue our progression, a snail-like, regular pace. The hardships are ahead, until kilometer 65. No mountains to climb, but plenty of steepness in the lovely forests of the Paris basin. As soon as things rise, we walk. Save our energy, mandatory in order to advance our flag all the way to the Eiffel Tower. In this section, some are already wringing out cramps - heck, we’re doing fine. At 35, our wise man Juanito orders us to abandon him so he can manage his own efforts. With heavy hearts we obey. KiltMan reassures himself with the knowledge that his buddy will draw on his experience to show up at the party at the end of the trail. As a result, whenever the terrain beckons us, we speed up a bit, but the man with ten toes (FrogMan) knows enough to be reasonable and calm the pace. Second checkpoint (44km, 05:40:08, 870 place). Nothing but wet stuff here, so we don’t hang around - fill ‘er up, and off we go.

Fatigue sets in, the legs are getting heavy, but our progression continues. The hardest passage for KiltMan. Suspended time, vanished time, fuzzy distance, we don’t really know where we live anymore. From here on out, all rational thought suspended, time flows, and kilometers, but we don’t make sense of any of it anymore, a bit disconcerting, but when you think about it, a good option, “no pressure” tattooed on every millimeter of our skin, reassuring. The casual banter dries up, the kilted man closes in on himself for minutes on end, in his protective shell, searching for the why and how. Answers, if they even existed, are hazy, forgotten. As a result of this introspection, one-syllable man emerges. The only sound issued by his lips, a firm and peremptory “YUP”, still laughing about this, retrospectively.

Shortly after a return to reality, the heavens open up and anoint the many long-suffering souls. Onward, still daytime (only discernible sign). Third checkpoint (54.6km, 07:04:34, 731ème). Daytime wanders off. Welcome noodle soup, liquified runner shivers. The “crush fatigue” action plan is set into motion, joking with anyone who happens by, like it or not, don’t give a darn, at least we know we’re still alive, enables us to warm our souls, allows us not to be intimidated, to persuade ourselves to continue. Head lamp clicked into place, still in the middle of the woods, head out.

Restarting the machine is tough, everything’s stuck, rusty, creaky, time needed to attain cruising speed again. Since the first checkpoint, KiltMan had silenced FrogMan’s speed reports, one single motiv’action possible, advance, advance, all the way to obsession, never mind the manner, never mind the rhythm, advance, we’ll set foot on the Eiffel Tower. Night, progress is less easy, encounters with gentle roots and small rocks induce frequent stumbles. Food struggles to make it through a dried-out mouth, dilute with plain water. Rain increases intensity, still a lot of work left to accomplish. Tag team, saved by companionship, always one to motivate the other.

Fourth and final checkpoint (67km, 08:46:53, 632ème). Amateur comedy routine, broth, slices of sausage, lots of wet stuff. But it seems we took a bit more time to take off, no matter, damn, the end is nigh, just about dead, but no longer possible to stop, we’re so darn close... Babbling joyful musings. After a lovely descent, an urban passage, un-glamorous, no joy, but mandatory to arrive underneath the Eiffel Tower bathed in light. Terrible to return to pavement, to the city. But there’s two of us, our progress isn’t so bad, stairs and hills allow us to find blessed respite in walking.

Ile Saint Germain, pre-determined rendez-vous, a small barefoot man should await us. Aware, but head scrambled. Two spectators, one tall, one short, they’re chatting with the runners and yelling encouragement. Already passed them, whoa! flash of recognition, the little man under a large poncho, its our bud! Shakey stop. Accolades, a Kodak moment (not for a sponsor, but for moral) then onward, how terrible it is to move on. 6 or 7 more kilometers, then we’ll walk on the moon, no on the Tower! (76.1km, 10:03:47 654ème).

Joy, happiness, smile, hi-five with FrogMan, head on fire. A reporter, an interview, a KiltMan astounds in this part of the world, rambling, mumbling, making no sense at all, don’t know what we want anymore, just one thing, laugh till we cry, share our little victory with our friends!

NB 1 : Thanks to Runners.fr, Pascal Silvestre and Fred Brossard who allowed me to live this little adventure.

NB 2 : Thanks to Leslie Slater, Nadia Adell, Céline Virion Candusso, Francine Hervier, Sylvie Pham Van, Sandra Sineux, Pascal Vilain, Juan Runningman, Philippe, Pascal, Marc Torre, L'Bagnard Kikou, for running with me, taking my photo, and allowing me to have a great time in Paris..

NB 3 : Thanks to my dear family for accompanying me at all times, I love you like mad, and you more than pay me back.

NB 4 : Thanks to Olivier Grenier for his amazing company during almost 80 km.

NB 5 : Thanks to everyone who encouraged me - the list is long, and I love you all a great deal!

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Merci !
Sinon personnellement je n'aime pas ce compte rendu, cette histoire est enfoui en moi et pas grand chose ne sort. Mais bon c'est là.
Merci à ceux qui ont lu.
 

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