Santiago de Compostella Barefoot / Compostelle à pieds nus.

Fisterra.Cabo.Galicia.jpg

Santiago de Compostella Barefoot / Compostelle à pieds nus.

By Christian Pinon


English version below


Après 97 jours et 2500 km de marche à pieds nus j'ai rejoint St-Jacques-de-Compostelle et le cap Finisterre au départ de mon domicile à Court-St-Etienne (Belgique).

Pour pouvoir réaliser ce défi je suis parti avec 4 ans d’expérience en course à pieds nus.

Durant ce périple je n'ai eu aucun incident majeur. Aucun éclat de verre, un éclat métallique sans gravité et peu d'échardes. Une écharde, que je n'ai pas trouvé, m'a posé quelques soucis. Après deux jours il s'est formé une cloche/ampoule derrière les orteils, là où la peau est encore tendre. Avec un médecin nous avons décidé d'ouvrir celle-ci dans l'espoir de trouver l'écharde. Il ne l'a pas trouvée mais je n'avais plus de douleur lancinante et j'ai donc pu reprendre la marche. Cela a toutefois demandé de l'attention pour protéger la zone ouverte en attendant que la peau se refasse. En fin de compte rien de bien grave.

Si je compare avec ceux qui ont des chaussures, les risques d’avoir des problèmes aux pieds me semblent comparables. La différence est qu’à pieds nus, surtout sur des terrains inconnus et peu adaptés, on dépense beaucoup d’énergie à regarder où on pose les pieds. Je me souviens d’un espagnol qui, en rigolant, disait ne pas vouloir parler de ses soucis de pieds devant moi.

Pour marcher j'ai été obligé de poser l'avant du pied d'abord car l'épaisseur des tissus sous les talons est trop faible que pour absorber les aspérités du sol. Cela ralenti la marche. J'ai donc dû faire des longues journées, allant jusqu’à 13h de marche pour tenir une moyenne de 28 km/jour sur la première moitié, puis 25 km/jour sur la deuxième moitié. La vitesse étant de 4 km/h dans de bonnes conditions et jusqu’à moins de 2,5 km/h sur les chemins plus difficiles. En dernier recours j'avais des sandales. Je les ai utilisées sur moins de 3% du trajet.

Durant la longue période caniculaire j'ai bien supporté l'asphalte chaud, sauf un jour où j'ai couru sur 2-3 km en fin d'après-midi pour réduire le contact avec l'asphalte.

Sur la première moitié j'ai dû régulièrement protéger l'un ou l'autre orteil avec du sparadrap pour leur donner le temps de régénérer la peau. Cela n'a plus été nécessaire sur la deuxième moitié du trajet. Soit parce que la peau s'est endurcie, soit parce que je crispais moins les orteils en marchant.

Par temps sec et chaud, et surtout avec les longues distances asphaltées j'ai régulièrement mis une petite protection avec du sparadrap/bande adhésive sur la partie avant de la plante des pieds. Cela ne tient que dans la mesure où il n'y a ni pluie, ni rosée. Durant les 2 dernières semaines il pleuvait quasi tous les jours et les pieds ont très bien supporté tout le trajet sans aucune protection, malgré l'augmentation des km sur graviers et la moins bonne qualité des asphaltes. J’en conclus qu’un sol mouillé et frais convient bien pour les pieds nus. On peut penser que la peau devient plus tendre, mais le contact avec le sol est également plus doux. C’est apparemment ce second point qui prime.

Durant quelques jours la température a fortement chuté. J'ai dû démarrer le matin avec des températures atmosphériques annoncées à 3 à 5°C. Cela donnait un froid piquant durant une à deux heures le matin. Ensuite, avec le réchauffement du corps et le lever du soleil, le froid se faisait oublier.

Les longues distances fatiguent les tissus et les rendent plus sensibles. Cela contribue également à ralentir la marche. J’ai donc un peu diminué les distances journalières sur la seconde moitié du trajet. Quelques fois, le soir, je me demandais comment j'allais pouvoir repartir le matin. Mais les nuits ont un pouvoir réparateur incroyablement élevé.

Une préoccupation était de manger beaucoup pour compenser la dépense énergétique, pour marcher, mais aussi pour l’attention nécessaire et, sur la fin, pour réchauffer les pieds.

Les réactions des gens que je croisais étaient très variées, allant de l'indifférence au refus de me laisser entrer, notamment dans la cathédrale de Troye. En Espagne il semble qu'une loi sanitaire interdit les pieds nus dans les restaurants/bars. Comme tous les règlements, chacun l'applique avec plus ou moins de zèle. Cela tourne à la brimade lorsque par temps de pluie, le pic-nic étant compliqué, on se voit refouler d'un restaurant. Dans ces cas-là je refuse de sortir mes sandales.

Pour le reste, les réactions étaient surtout composées de curiosité, parfois d'incompréhension et exceptionnellement de rire. L’incompréhension est surtout liée aux risques que les gens imaginent à tort comme élevés. Parfois, en me retournant, je surprenais d'autres pèlerins en train de me photographier. Nombreux étaient toutefois ceux et celles qui me demandaient s'ils pouvaient me photographier. Le fait de marcher pour le bénéfice d'Handicap International m'a aidé à donner du crédit à ma démarche.

En conclusion le défi a été plus grand que prévu du fait de la longue distance, la fatigue des tissus et la sensibilité que cela générait sur des sols peu adaptés, bien que la peau se soit endurcie. Pour envisager des longues marches à pieds nus il vaut mieux choisir des parcours / GR qui s’y prêtent mieux et envisager des distances journalières pas trop longues. Pour le reste je compte bien reprendre avec beaucoup de plaisir la course à pieds nus.

L'ensemble de mes notes, comprenant ce texte et mes photos, sont disponible via le lien suivant :

https://docs.google.com/document/d/1BX3pwv4T-XTtY1KiONYILSiGUDmyKXxsaywSGIv8cIE/edit?usp=sharing


___________________________________________________________

After 97 days and 2500 km barefoot walk I reached Santiago de Compostella and Cap Finisterre, starting from my home in Court-St-Etienne/Belgium.

For this challenge I started with 4 years experience as barefoot runner.

During this trip I had no major incident. No glass, only one small piece of metal, few needles. One needle, which I couldn’t extract, created a blister at the back of my tees, where the skin it still soft. With a doctor we opened the blister but didn’t find the needle. At least the pain was gone and I could continue to walk. Some care was needed to give some time to the skin to recover. At the end nothing very serious.

If I compare with those walking with shoes, the risks to have some problem seem comparable. The difference is that, with barefoot, mainly on unknown and unadapted ground, we need much attention and energy to see where to put our feet. I remember one Spanish who, laughing, said he didn’t want to speak about his feet problems in front of me.

For walking I was obliged to first put the front of my feet on the ground since the tissues under the heel are not thick enough to absorb the asperities of the ground. This reduces the speed. Therefore, I made long days, walking up to 13 hours to maintain an average of 28 km/day on the first half of the way. Afterwards I reduced this to 25 km/day. With good conditions I did 4 km/h. This speed went down to less than 2,5 km/h on difficult paths. In the worst cases I had sandals. I used them for less than 3% of the distance.

During the long sunny period with temperatures around 30°C I could walk on the hot asphalt. Only one day I ran for 2-3 km in order to reduce the contact with the asphalt. On the first half I sometimes had to protect one or the other toe with plaster in order to give time to the skin to regenerate. This was not anymore necessary on the second half. Either because the skin was thicker, either because there was less contraction in the toes.

During hot and dry weather, mainly with long asphalt distances I regularly protected the front of the feet with some plaster. This was only possible with no rain and no dew. During the two last weeks it rained almost every day. I had no problem although the quality of the paths and asphalt was worse. I conclude the wet and fresh soil is appropriate for barefoot walking. We might think the wet skin is more soft, but the contact with the soil is also more soft. This last point seem predominant.

For a few days it was colder. I had to start in the morning with 3 to 5 °C announced for atmospheric temperatures. It was uncomfortable for one or two hours, then the body heats up, the sun raises and the cold was forgotten.
Long distances weakens the tissues and make them more sensitive. This contributes to a lower speed. Therefore, I reduced a bit the daily distances on the second part of the trip. Sometimes, in the evening I was wondering how I could start again in the morning. But the nights have an incredible regenerating power.

One concern was to eat a lot in order to get energy for walking, but also for the needed attention and, at the end, also for heating the feet.

The reaction of the people I met where very different, going from indifference to rejection. I could for example not enter into the cathedral of Troye. In Spain one rule prohibits barefeet in restaurants. As for any rule, some apply it more or less strictly. It’s more annoying when your rejected while it’s raining and you can’t have a picnic outside. In that case I refuse to take out my sandals.
Most reaction where composed of curiosity, sometimes incomprehension and rarely laughing. Incomprehension is mainly due to the belief of higher risks. Sometimes when I was looking backwards I had the surprise to see another pilgrim taking a picture of me. Many asked me if they could take a picture. The fact I was walking for the benefit of Handicap International gave more credit to my challenge.

As a conclusion, the challenge was harder than expected, due to the long distances making tissues « tired » and more sensitive on unadapted grounds although the skin becomes more tough. For long walks it’s better to chose more suitable tracks and consider lower daily distances. For the rest I will continue to enjoy barefoot running.

My notes, including this text (in French) and pictures are available with next link :https://docs.google.com/document/d/1BX3pwv4T-XTtY1KiONYILSiGUDmyKXxsaywSGIv8cIE/edit?usp=sharing
 
tu me rassure quand à la vitesse et la pose du pieds.
Je passe également d'un 5/6 km/h à 4,8- 5 km/h dans mes bons jours et sur des distances moins longue.​

Pour la pose du pied je sais que je n'ai jamais posé le talon pieds nus... habitude depuis tjs et bien avant de faire la course à pieds.
il parait que je ne suis pas normal sur ce plan là (et bien d'autres mais ça c'est une autre histoire)...
Mais je reste persuadé que la pose du talon, pieds nus, même en marchant, n'est possible que sur un carrelage ou une surface plane... mais dès qu'on se retrouve sur des cailloux, bitume et autres, il est naturel de poser l'avant pied afin d'éviter de poser, d'un coup, tout le poids de son corps sur tout éventuel petit élément pointu du sol.
En tout cas, bravo pour ce périple ! Enormément de beau souvenir, j'imagine, pour tes vieux jours.
Bonne continuation à toi et bon retour chez toi.
 
Quelle aventure!
Bravo.
Tu avais programmé cela depuis longtemps?
Quel équipement minimal avais tu sur le dos?
Rv
 
Excellent report! I mirrored it to the home page. I noticed when I was searching for a photo to go along with your report that some people take pictures of their shoes at the top of this cliff. Please tell me that they don't leave their shoes behind up there. o_O
 
Quelle voyage,Chapeau!
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Santiago de Compostella Barefoot / Compostelle à pieds nus.

By Christian Pinon


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Après 97 jours et 2500 km de marche à pieds nus j'ai rejoint St-Jacques-de-Compostelle et le cap Finisterre au départ de mon domicile à Court-St-Etienne (Belgique).

Pour pouvoir réaliser ce défi je suis parti avec 4 ans d’expérience en course à pieds nus.

Durant ce périple je n'ai eu aucun incident majeur. Aucun éclat de verre, un éclat métallique sans gravité et peu d'échardes. Une écharde, que je n'ai pas trouvé, m'a posé quelques soucis. Après deux jours il s'est formé une cloche/ampoule derrière les orteils, là où la peau est encore tendre. Avec un médecin nous avons décidé d'ouvrir celle-ci dans l'espoir de trouver l'écharde. Il ne l'a pas trouvée mais je n'avais plus de douleur lancinante et j'ai donc pu reprendre la marche. Cela a toutefois demandé de l'attention pour protéger la zone ouverte en attendant que la peau se refasse. En fin de compte rien de bien grave.

Si je compare avec ceux qui ont des chaussures, les risques d’avoir des problèmes aux pieds me semblent comparables. La différence est qu’à pieds nus, surtout sur des terrains inconnus et peu adaptés, on dépense beaucoup d’énergie à regarder où on pose les pieds. Je me souviens d’un espagnol qui, en rigolant, disait ne pas vouloir parler de ses soucis de pieds devant moi.

Pour marcher j'ai été obligé de poser l'avant du pied d'abord car l'épaisseur des tissus sous les talons est trop faible que pour absorber les aspérités du sol. Cela ralenti la marche. J'ai donc dû faire des longues journées, allant jusqu’à 13h de marche pour tenir une moyenne de 28 km/jour sur la première moitié, puis 25 km/jour sur la deuxième moitié. La vitesse étant de 4 km/h dans de bonnes conditions et jusqu’à moins de 2,5 km/h sur les chemins plus difficiles. En dernier recours j'avais des sandales. Je les ai utilisées sur moins de 3% du trajet.

Durant la longue période caniculaire j'ai bien supporté l'asphalte chaud, sauf un jour où j'ai couru sur 2-3 km en fin d'après-midi pour réduire le contact avec l'asphalte.

Sur la première moitié j'ai dû régulièrement protéger l'un ou l'autre orteil avec du sparadrap pour leur donner le temps de régénérer la peau. Cela n'a plus été nécessaire sur la deuxième moitié du trajet. Soit parce que la peau s'est endurcie, soit parce que je crispais moins les orteils en marchant.

Par temps sec et chaud, et surtout avec les longues distances asphaltées j'ai régulièrement mis une petite protection avec du sparadrap/bande adhésive sur la partie avant de la plante des pieds. Cela ne tient que dans la mesure où il n'y a ni pluie, ni rosée. Durant les 2 dernières semaines il pleuvait quasi tous les jours et les pieds ont très bien supporté tout le trajet sans aucune protection, malgré l'augmentation des km sur graviers et la moins bonne qualité des asphaltes. J’en conclus qu’un sol mouillé et frais convient bien pour les pieds nus. On peut penser que la peau devient plus tendre, mais le contact avec le sol est également plus doux. C’est apparemment ce second point qui prime.

Durant quelques jours la température a fortement chuté. J'ai dû démarrer le matin avec des températures atmosphériques annoncées à 3 à 5°C. Cela donnait un froid piquant durant une à deux heures le matin. Ensuite, avec le réchauffement du corps et le lever du soleil, le froid se faisait oublier.

Les longues distances fatiguent les tissus et les rendent plus sensibles. Cela contribue également à ralentir la marche. J’ai donc un peu diminué les distances journalières sur la seconde moitié du trajet. Quelques fois, le soir, je me demandais comment j'allais pouvoir repartir le matin. Mais les nuits ont un pouvoir réparateur incroyablement élevé.

Une préoccupation était de manger beaucoup pour compenser la dépense énergétique, pour marcher, mais aussi pour l’attention nécessaire et, sur la fin, pour réchauffer les pieds.

Les réactions des gens que je croisais étaient très variées, allant de l'indifférence au refus de me laisser entrer, notamment dans la cathédrale de Troye. En Espagne il semble qu'une loi sanitaire interdit les pieds nus dans les restaurants/bars. Comme tous les règlements, chacun l'applique avec plus ou moins de zèle. Cela tourne à la brimade lorsque par temps de pluie, le pic-nic étant compliqué, on se voit refouler d'un restaurant. Dans ces cas-là je refuse de sortir mes sandales.

Pour le reste, les réactions étaient surtout composées de curiosité, parfois d'incompréhension et exceptionnellement de rire. L’incompréhension est surtout liée aux risques que les gens imaginent à tort comme élevés. Parfois, en me retournant, je surprenais d'autres pèlerins en train de me photographier. Nombreux étaient toutefois ceux et celles qui me demandaient s'ils pouvaient me photographier. Le fait de marcher pour le bénéfice d'Handicap International m'a aidé à donner du crédit à ma démarche.

En conclusion le défi a été plus grand que prévu du fait de la longue distance, la fatigue des tissus et la sensibilité que cela générait sur des sols peu adaptés, bien que la peau se soit endurcie. Pour envisager des longues marches à pieds nus il vaut mieux choisir des parcours / GR qui s’y prêtent mieux et envisager des distances journalières pas trop longues. Pour le reste je compte bien reprendre avec beaucoup de plaisir la course à pieds nus.

L'ensemble de mes notes, comprenant ce texte et mes photos, sont disponible via le lien suivant :

https://docs.google.com/document/d/1BX3pwv4T-XTtY1KiONYILSiGUDmyKXxsaywSGIv8cIE/edit?usp=sharing


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After 97 days and 2500 km barefoot walk I reached Santiago de Compostella and Cap Finisterre, starting from my home in Court-St-Etienne/Belgium.

For this challenge I started with 4 years experience as barefoot runner.

During this trip I had no major incident. No glass, only one small piece of metal, few needles. One needle, which I couldn’t extract, created a blister at the back of my tees, where the skin it still soft. With a doctor we opened the blister but didn’t find the needle. At least the pain was gone and I could continue to walk. Some care was needed to give some time to the skin to recover. At the end nothing very serious.

If I compare with those walking with shoes, the risks to have some problem seem comparable. The difference is that, with barefoot, mainly on unknown and unadapted ground, we need much attention and energy to see where to put our feet. I remember one Spanish who, laughing, said he didn’t want to speak about his feet problems in front of me.

For walking I was obliged to first put the front of my feet on the ground since the tissues under the heel are not thick enough to absorb the asperities of the ground. This reduces the speed. Therefore, I made long days, walking up to 13 hours to maintain an average of 28 km/day on the first half of the way. Afterwards I reduced this to 25 km/day. With good conditions I did 4 km/h. This speed went down to less than 2,5 km/h on difficult paths. In the worst cases I had sandals. I used them for less than 3% of the distance.

During the long sunny period with temperatures around 30°C I could walk on the hot asphalt. Only one day I ran for 2-3 km in order to reduce the contact with the asphalt. On the first half I sometimes had to protect one or the other toe with plaster in order to give time to the skin to regenerate. This was not anymore necessary on the second half. Either because the skin was thicker, either because there was less contraction in the toes.

During hot and dry weather, mainly with long asphalt distances I regularly protected the front of the feet with some plaster. This was only possible with no rain and no dew. During the two last weeks it rained almost every day. I had no problem although the quality of the paths and asphalt was worse. I conclude the wet and fresh soil is appropriate for barefoot walking. We might think the wet skin is more soft, but the contact with the soil is also more soft. This last point seem predominant.

For a few days it was colder. I had to start in the morning with 3 to 5 °C announced for atmospheric temperatures. It was uncomfortable for one or two hours, then the body heats up, the sun raises and the cold was forgotten.
Long distances weakens the tissues and make them more sensitive. This contributes to a lower speed. Therefore, I reduced a bit the daily distances on the second part of the trip. Sometimes, in the evening I was wondering how I could start again in the morning. But the nights have an incredible regenerating power.

One concern was to eat a lot in order to get energy for walking, but also for the needed attention and, at the end, also for heating the feet.

The reaction of the people I met where very different, going from indifference to rejection. I could for example not enter into the cathedral of Troye. In Spain one rule prohibits barefeet in restaurants. As for any rule, some apply it more or less strictly. It’s more annoying when your rejected while it’s raining and you can’t have a picnic outside. In that case I refuse to take out my sandals.
Most reaction where composed of curiosity, sometimes incomprehension and rarely laughing. Incomprehension is mainly due to the belief of higher risks. Sometimes when I was looking backwards I had the surprise to see another pilgrim taking a picture of me. Many asked me if they could take a picture. The fact I was walking for the benefit of Handicap International gave more credit to my challenge.

As a conclusion, the challenge was harder than expected, due to the long distances making tissues « tired » and more sensitive on unadapted grounds although the skin becomes more tough. For long walks it’s better to chose more suitable tracks and consider lower daily distances. For the rest I will continue to enjoy barefoot running.

My notes, including this text (in French) and pictures are available with next link :https://docs.google.com/document/d/1BX3pwv4T-XTtY1KiONYILSiGUDmyKXxsaywSGIv8cIE/edit?usp=sharing
 
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